Les Lettres et les Arts

Marie-Jeanne Urech, une petite marchande d'allumettes

"J'ai fait un rêve." C'est avec une sincère et vive émotion que le lecteur redécouvre la puissance de ces mots dans la bouche ingénue du vieux fou, Séraphin, personnage touchant du roman de Marie-Jeanne Urech, Les Valets de nuit, récompensé par le Prix Rambert 2013, du reste parfaitement mérité. Ce rêve, c'est celui d'un appel à l'amour. C'est celui d'une Amérique remise des injustices sociales liées à la crise des subprimes causée par ces hommes barricadés dans leur bulle immobilière. Ce rêve, c'est aussi celui de Marie-Jeanne Urech qui nous offre là un conte fantasmagorique à la fois drôle, cruel et poétique, à la manière de Boris Vian et de Franz Kafka.