presse

Grâce aux mots, il s’est créé un second corps

Demain, 2 juin, on lui décerne à Lausanne le Prix Rambert, la plus ancienne distinction littéraire romande, dont furent précédemment lauréats un Ramuz, un Cingria, un Jean Starobinski. Philippe Rahmy a intitulé le roman primé Allegra – un mot pour se dire simplement bonjour en Engadine, et qui résonne comme un souhait d’allégresse. En est-il enchanté?

Marie-Jeanne Urech, une petite marchande d'allumettes

"J'ai fait un rêve." C'est avec une sincère et vive émotion que le lecteur redécouvre la puissance de ces mots dans la bouche ingénue du vieux fou, Séraphin, personnage touchant du roman de Marie-Jeanne Urech, Les Valets de nuit, récompensé par le Prix Rambert 2013, du reste parfaitement mérité. Ce rêve, c'est celui d'un appel à l'amour. C'est celui d'une Amérique remise des injustices sociales liées à la crise des subprimes causée par ces hommes barricadés dans leur bulle immobilière. Ce rêve, c'est aussi celui de Marie-Jeanne Urech qui nous offre là un conte fantasmagorique à la fois drôle, cruel et poétique, à la manière de Boris Vian et de Franz Kafka.

«L’image est un instantané de la vie qui peut être très inspirant.»

Ce prix est comme une remise en lumière de mon livre, paru il y a trois ans. Mon roman prend certainement une autre dimension dans l'esprit des lecteurs maintenant. Et quand je vois la liste des lauréats, je suis aussi impressionnée... je pense à Ramuz et La grande peur dans la montagne qui est un livre fascinant. Je pense à Anne-Lise Grobéty que j'aime beaucoup.

Se retirer pour créer, une tendance à la hausse

Témoignages Les «résidences d’auteur», qui permettent de s’extraire du monde pour écrire, se multiplient. La France en compte ainsi une petite centaine, selon un recensement de la Maison des écrivains et de la littérature, à Paris. En général, une bourse est offerte en sus de l’hébergement. «J’observe chez plusieurs de mes auteurs une difficulté à se concentrer dans la vie quotidienne. Certains n’arrivent pas à terminer leur livre pour cette raison», analyse Caroline Coutau, à la tête des Editions Zoé.

Marie-Jeanne Urech remporte le Prix Rambert 2013

L'auteure lausannoise Marie-Jeanne Urech remporte le Prix Rambert 2013 pour Les Valets de nuit paru en 2010 aux Editions de l’Aire.

Elle a déjà publié Foisonnement dans l’air (nouvelles), La Salle d’attente (roman), Le Syndrome de la tête qui tombe (roman, traduit en allemand et en italien), L’Amiral des eaux usées (nouvelles) et Des Accessoires pour le paradis (roman).

Urech distinguée

Littérature L'écrivaine lausannoise Marie-Jeanne Urech, 37 ans, est la lauréate du Prix Rambert 2013, plus ancienne récompense littéraire de Suisse (dotée de 5000 francs). Le jury a été séduit par "les narrations poétiques servant une critique sociale acérée" dans Les valets de nuit.

Pages