Se retirer pour créer, une tendance à la hausse

Jeudi, 27 Juin, 2013

Témoignages Les «résidences d’auteur», qui permettent de s’extraire du monde pour écrire, se multiplient. La France en compte ainsi une petite centaine, selon un recensement de la Maison des écrivains et de la littérature, à Paris. En général, une bourse est offerte en sus de l’hébergement. «J’observe chez plusieurs de mes auteurs une difficulté à se concentrer dans la vie quotidienne. Certains n’arrivent pas à terminer leur livre pour cette raison», analyse Caroline Coutau, à la tête des Editions Zoé. La Lausannoise Marie-Jeanne Urech confirme: l’auteure, qui a reçu mardi le Prix Rambert, a plusieurs résidences à son actif, à Paris, à Rome, au Caire et à Zoug. «Ça m’a énormément apporté. J’y ai écrit presque tous mes romans. Je ne me laisse pas distraire car je me retrouve coupée de la famille, des amis, et parfois sans internet et sans téléphone.» Elle souligne les bienfaits de l’altérité: «Je visite l’après-midi, et ce que je vois viens nourrir mon écriture du lendemain matin.» L’auteur lausannois Olivier Sillig, qui a bénéficié d’une résidence en Afrique du Sud, apprécie ces dépaysements: «Je me suis aussi créé moi-même des conditions propices à l’écriture dans des endroits isolés.» Mais il confie arriver «à s’évader juste en allant écrire au bistrot».