Marie-Jeanne Urech ne connaît pas la crise

Mardi, 25 Juin, 2013

«Recevoir ce prix, c’est une grande surprise car je ne savais même pas que j’étais en lice.» Aujourd’hui, Marie-Jeanne Urech reçoit le Prix Eugène Rambert, doté d’une enveloppede 5000 fr. et décerné tous les trois ans par la section vaudoise de la Société d’étudiants de Zofingue. La Lausannoise est primée pour Les Valets de nuit, publié en 2010 aux Editions de l’Aire.

Plus ancien prix littéraire romand, cette distinction créée en 1898 a primé les plus grands auteurs suisses romands, comme Charles Ferdinand Ramuz, Denis de Rougemont, Gustave Roud, Maurice Chappaz ou Nicolas Bouvier. «Que tous ces grands l’aient reçu, c’est sympa, mais pour moi, n’importe quel prix symbolise une reconnaissance de mon travail. Cela fait plaisir de savoir que mon roman a été choisi parmi plus d’une centaine d’ouvrages.»

Avec la manne financière qu’elle va recevoir, Marie-Jeanne Urech va pouvoir travailler quelques mois avec moins de souci. «Ce sera dévolu aux frais de la vie quotidienne», affirme celle qui vit de l’écriture tout en assurant parfois quelques remplacements.

Pour ce roman, qui se déroule aux Etats-Unis durant la crise des subprimes, l’écrivaine lausannoise s’est inspirée d’un voyage à Cleveland. «J’y suis restée plusieurs mois et j’ai été troublée par ces quartiers de maisons barricadées, comme s’il y avait la guerre. J’avais envie
d’aller plus loin qu’un simple article.» Elle raconte alors avec une pointe d’absurde, d’onirisme et de poésie la vie d’une famille qui se bat pour conserver sa maison. «La poésie joue un rôle mineur dans la société, mais dans un livre, elle offre la possibilité de sortir des schémas habituels.» Céline Rochat